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Syriaque, l'Éthiopien, l'Arabe et le Copte ! Son travail acharné est récompensé puisqu'à 19 ans,il est nommé professeur d'histoire ancienne à la faculté des Lettres de Grenoble. En 1820, il se procure le fac-similé de la Pierre de Rosette qui était conservée au British Muséum. A peine deux ans après il avait percé le secret des hiéroglyphes ! En effet, il réussi à y déchiffrer le nom de Ramsès II. Le découvreur est fou de joie. Dans une lettre qu'il envoya au Secrétaire de l'Académie Royale des inscriptions, Champollion explique : un seul hiéroglyphe peut-être soit un mot, une syllabe, un déterminatif (signe qui précède d'autres signes).
Jean-François Champollion . Le plus célèbre des égyptologues. Il résolut l'énigme des hiéroglyphes en 1822 avant de réaliser le rêve de sa vie : s'embarquer pour l'Égypte et déchiffrer sur place les cartouches des pharaons.Lire les hiéroglyphesPeu d'écritures sont aussi belles que les hiéroglyphes. Ce mot vient du grec (hiéro = sacrée et glyphe = écriture). Les hiéroglyphes étaient sculptés dans la pierre ou tracés sur des feuilles de papyrus. On distingue trois sortes de signes : Les idéogrammes qui sont des signes graphiques représentant la forme de la chose et non le son. Par exemple, pour écrire "main", on dessine une main, et pour écrire "manger", on dessine un homme qui met la main à sa bouche. Les phonogrammes qui exprime des mots abstraits. On utilise ces hiéroglyphes pour transcrire un son qui représente le mot ou une partie du mot. Par exemple, pour écrire "chagrin", on dessine un chat et un grain. Les déterminatifs (voir plus haut, paragraphe Champollion). Cartouche du pharaon Ptolémé On ignore la prononciation exacte des hiéroglyphes, c'est pourquoi on a
recours à certaines conventions pour tenter de prononcer les mots
égyptiens. La pierre de RosetteC'est un bloc de basalte noir portant une inscription qui permit de déchiffrer les hiéroglyphes égyptiens, et ainsi fonder l'égyptologie moderne. Découverte par les troupes françaises en 1799 près de la ville de Rosette en Basse-Egypte, cette stèle se trouve aujourd'hui au British Muséum à Londres. Elle porte un décret de -196 du pharaon Ptolémé V. Rédigé en deux langues et trois écritures (hiéroglyphes, démotiques et grec), le texte semblait aisément déchiffrable par la comparaison entre elles des différentes versions. Il faudra cependant attendre 23 ans avant qu'elle soit faite, au terme des recherches du physicien Thomas Young et de Jean-François Champollion.
Quelques mots
Les scribes
L'éducation et l'écoleDès les temps les plus reculés, l'Égypte se dote d'un système éducatif exceptionnel. Dès tout petit, les enfants les plus privilégiés fréquentaient l'école pour devenir fonctionnaires ou hauts serviteurs de l'État. Les enfants d'ouvriers, artisans ou paysans n'allaient pas à l'école mais apprenaient le travail de leur père. Leurs sœurs restaient à la maison avec leur mères pour apprendre l'art de tenir un foyer, la musique ou la danse. Dans le cartable, on pouvait trouver : du papyrus, sur lequel les écoliers écrivaient et qu'il ne fallait surtout pas gaspiller car il était précieux. L'encre noir, était un mélange de gomme végétale et de noir de fourneau ou de lie de vin calcinée. Pour s'exercer, ils utilisaient des ostracas, des tessons de poteries, des plaques de pierres tendre ou des tablettes de bois recouvertes de plâtre en guise de brouillon. Le système éducatif égyptien est le plus vieux de l'histoire. Les petits écoliers y apprenaient l'écriture, la lecture mais aussi la natation, la gymnastique, le savoir-vivre, la morale, le respect des aînés et de la hiérarchie. Les sciences occupaient une place de choix, de la médecine au calcul et à la géométrie. Cette dernière était un outil indispensable aux architectes bâtisseurs de pyramides de même que le calcul était indispensable au pays où les dépenses et les recettes comme les rendements agricoles étaient scrupuleusement notés et conservés. La pensée égyptienne
La littérature égyptienneLes textes religieuxLes premières grandes œuvres littéraires égyptiennes furent composées dans une intention essentiellement magico-religieuse. Ainsi, le Texte des Pyramides de l'Ancien Empire est un amalgame d'incantations et de formules funéraires, gravées en longues colonnes de hiéroglyphes dans les chambres sépulcrales et les couloirs des pyramides de la fin du Vème et de la VIème dynastie.
Les chants d'amourLa poésie lyrique se perpétue dans les grands hymnes et les chants cultuels consacrés aux dieux et aux rois. Mais le quotidien des paysans et des bergers produisait aussi sa poésie : de petits chants accompagnant le travail. Cette poésie s'est surtout développé au Nouvel Empire, période de grande prospérité. Riche d'images, la poésie d'amour est aussi pleine de fraîcheur et de fantaisie dans ses dialogues. On voit ici une description des parties du corps de la bien-aimée, mais, l'union avec la nature se fait aussi complice de l'amour :
Les contes et légendesLes contes qui sont parvenus jusqu'à nous s'étendent sur une période allant du Moyen Empire à la troisième période intermédiaire, entre le début de la XIIème dynastie et le milieu de la XXIème dynastie. Il n'existe que très peu de contes ou de légendes. En effet, il semble que ceux-ci avait pour principale vocation de servir de support aux exercices de calligraphies aux jeunes gens se destinant au métier de scribe. Il existe différents types de contes : Les contes mythologiques tels que La légende du Dieu de la Mer où le premier rôle est tenu par une divinité, Les Aventures D'Horus et de Seth qui se déroulent dans l'Olympe égyptien. Les contes anecdotiques qui évoquent une partie de l'histoire égyptienne. Par exemple, La Querelle d'Apopi et de Séqenenrê évoque les temps de la deuxième période intermédiaire avec la domination des Hyksôs, La Princesse de Bakhtan fait allusion à des événements du règne de Ramsès II et le Conte du Roi Rhampsinite parle d'un roi du Nouvel Empire.. Les contes philosophiques tel que Vérité et Mensonges où s'affrontent deux personnages allégoriques et où on assiste à la victoire du Bien sur le Mal. Les contes merveilleux où la magie joue un rôle prépondérant. Ainsi, dans Le Naufragé, Le Papyrus Westcar, Le Revenant, Le Pâtre qui vit une déesse, on assiste aux exploits de magiciens, à des guérisons miraculeuses, des naissances extraordinaires, des animaux doués de paroles... Les légendes peuvent être assimilées à certains contes mythologiques et contes merveilleux. Voir chapitre "La Légende d'Osiris" Les poésiesMemphis, sous le nouvel Empire, était une sorte de capitale du monde, verte, agréable et prospère, où il faisait bon vivre. Un scribe de cette époque, en poste loin de la ville, dans le nord ou le sud du pays, y songe avec mélancolie.
Le calendrier égyptienLes anciens égyptiens mesuraient le temps comme nous en années, mois, jours, heures. Les années étaient numérotées en années de règne par rapport à l'intronisation du pharaon, non pas en partant d'un point zéro. L'année était découpée en trois saisons de quatre mois:
Chaque mois était divisé en trois périodes de dix jours, placés sous la protection d'une divinité, ce qui faisait au total une année de 360 jours, à ces 360 jours s'ajoutaient 5 jours, les jours épagomènes. Le système très simple utilisé avait certains avantages: mois de longueur égale, les semaines ne chevauchaient ni les mois ni les années, le seul grand reproche que l'on puisse faire à ce système calendaire est le manque d'une année bissextile tous les quatre ans, qui apparaîtra seulement à l'époque romaine. A cause de cela le calendrier prenait un jour de retard tout les quatre ans. Les égyptiens n'étaient pas gênés outre mesure par ce décalage du calendrier civil, les travaux des champs dépendant de la crue du Nil qui avait lieu vers la fin mai.
Les découvertes faites sur le site de Saqquara restent un mystère pour les archéologues. En effet, lors de ces fouilles en 1954, on a mis à jour de gigantesques tombes datées de la Ière dynastie : certaines atteignent jusqu'à 80 mètres de long ! L'archéologue soviétique Garamov, responsable des fouilles, déclare avoir trouvé auprès de ces tombes énormes des momies, des cartes du ciel, des lentilles en cristal parfaitement sphériques et admirablement taillées et surtout des inscriptions qui prolongent le calendrier égyptien jusqu'à une date stupéfiante ! Ces inscriptions correspondent à 25 cycles qui équivalent chacun à 1461 ans, soit 36 525 ans au total ! Selon l'archéologue soviétique, les lentilles de Saqquara sont des instruments d'optique qui ont permis aux égyptiens d'observer le ciel et d'établir leur mystérieux et extraordinaire calendrier. Cependant, d'autres archéologues ne soutiennent pas cette thèse et attribuent ces observations à des "étincelles de sagesse" , à un savoir initiatique qui leur à permis de sonder tous les secrets des étoiles et de l'Univers. "Aux alentours des pyramides égyptiennes, écrit Kazantsev, un archéologue soviétique, à l'ombre des colonnes du temple de Ré, entourés des statuts en marbre blanc de Pallas et de Jupiter, ou de la solitude philosophique des déserts, des savants inconnus d'une lointaine Antiquité ont continuellement observé les étoiles et posé les fondements de l'astronomie. Cette science de calme nocturne, cette science des prêtres, des rêveurs et des navigateurs exige aujourd'hui des instruments de haute précision. Mais aux temps anciens, ils n'étaient pas disponibles et ne pouvaient exister. Ainsi, certaines connaissances astronomiques ne peuvent manquer de nous étonner. Des milliers d'années avant Galilée et Copernic, les Egyptiens savaient parfaitement que la Terre était un globe qui tournait autour du Soleil. Ne disposant d'aucun instrument d'observation, ils savaient même comment elle tournait. Les prêtres, gardiens de la science, avaient déduit depuis longtemps que l'Univers était infini et rempli d'une multitude de mondes. On ne comprend pas comment les Anciens ont pu connaître l'orbite elliptique de la Terre autour du Soleil." Ces "étincelles de sagesse" présentent par elles-mêmes un très grand intérêt. Les Anciens ont dû être en possession des résultats de certains calculs, plutôt que de méthodes et d'instruments précis. Cependant, le mystère du calendrier égyptien reste encore un mystère pour tous... La médecineSelon la tradition égyptienne, le premier manuel médical fut trouvé miraculeusement dans un temple sous le règne de Khéops. Les plus anciens papyrus médicaux que nous connaissons datent d'environ -1600 ans. Voici trois des plus célèbres d'entre eux. Le papyrus d'Eber. Il provient probablement de la bibliothèque d'une école de médecine. C'est l'un des plus anciens traités scientifiques connus. Il contient des notions d'anatomie, un exposé de cas pathologiques et les traitements correspondants, ainsi que sept cents recettes de médicaments. Le papyrus Edwin Smith. Ce rouleau long de 4.5 m de longueur est un traité de pathologie interne et de chirurgie osseuse. Il recense quarante-huit cas de blessures et les lésions et les thérapeutiques correspondantes. Le papyrus de Kahoun. Il s'agit ici d'un précis de gynécologie et mentionne une maladie "qui dévore les tissus" : le cancer. Les médecins occupaient une place très en vue dans la société égyptienne. Certains étaient directement attachés à la cour. Ils étaient assistés d'infirmiers, de masseurs et de bandagistes. Ces praticiens de haut rang, rémunérés en fonction de la richesse de leurs patients, étaient formés de maître à apprenti. Soucieux d'améliorer l'état sanitaire de la population, ils ont entrepris des travaux d'hygiène publique, généralisé la circoncision et l'usage fréquent du lavement. A la médecine, se rattachaient les soins d'hygiène et de beauté, dont les égyptiens étaient friands. Il fournissait les fards et les onguents pour les soins de la peau et les teintures pour les cheveux. A l'occasion, il était aussi vétérinaire auprès des animaux des paysans. Les égyptiens avaient à leur disposition une quantité de remèdes, sous les formes les plus diverses : pommades, potions, pilules, onguents... à base de plantes, de fruits...Ils étaient de fins herboristes, pour lesquels l'univers des plantes médicinales n'avait pas de secret. La figue noire entrait dans la composition de sirops ou de pâtes permettant de soigner les affections des bronches et des poumons. Outre ses vertus pectorales, la figue était utilisée comme remède contre l'impuissance ! Simplement mâchée, ou entrant dans la composition de décoctions, la feuille de menthe permettait de soigner les troubles gastriques. Elle était aussi utilisée pour ses vertus énergétiques. Le fruit de l'érable sycomore était réputé pour ses vertus adoucissantes. Le pavot à opium était couramment utilisé pour calmer la douleur ou comme somnifère. Les épis de blé entraient dans de nombreuses préparations, pâtes ou onguents permettant notamment de soigner les problèmes de peaux. Le papyrus servait non seulement de support pour l'écriture, mais avait aussi des vertus énergétiques. Nombre de ces remèdes et recettes sont encore utilisés de nos jours par les fellahs des rives du Nil.
Les unités de mesuresPour déterminer la longueur d'un champ, sa surface, quantifier des récoltes, estimer un butin, les anciens égyptiens avaient recours à trois systèmes de mesure, obéissant aux règles mathématiques de l'époque. Les longueursDeux systèmes coexistaient dans la mesure des longueurs. Le plus courant des deux, le système " digital ", avait pour étalon la grande coudée ou coudée royale. Elle était divisée en sept palmes, de chacune quatre doigts, jusqu'à la réforme de la XXVI dynastie où le nombre de palme passa de sept à six et le nombre de doigts de vingt-huit à vingt-quatre, sans changer la taille de l'étalon. C'est dans cette unité qu'étaient notées largeurs, longueurs et hauteurs des diverses pièces d'une construction. A la base d'un mur du temple Hathor, à Dendara, un texte dédicatoire nous indiques toutes les dimensions des salles du temple. Le système " digital " était utilisé pour le canon architectural. Cet étalon permit aussi de mesurer la hauteur de la crue du Nil, qui, selon Pline l'Ancien, devait être comprise entre huit et seize coudées. La grande coudée représente la distance entre le bout du majeur et la pointe du coude. Durant la Ière dynastie, la coudée royale oscille entre 0,534m et 0,515m. Sous Djoser elle se fixe à 0,524m et conserve cette valeur au moins durant tout l'Ancien Empire. Au Nouvel Empire, elle mesure approximativement 0,525m, se rapprochant de 0,54m à la Basse Époque.
Dans cette liste ont été rajoutées la sandale et la corde, qui était l'outil par excellence de l'arpenteur. La petite coudée fut supprimée lors de la réforme métrologique de la XXVIe dynastie, qui tenta de simplifier l'usage et d'homogénéiser les deux systèmes de mesures de longueur. Le système " oncial ", principalement utilisé dans la décoration des tombes, des temples et palais, avait pour étalon la coudée sacrée. On divisait cet étalon en douze pouces, reparties en trois poings.
La " brasse " correspond au canon des proportions de la figure humaine. La tradition veut que la hauteur d'un homme, de la plante des pieds à la base de la coiffure {cheveux ou couronne} égale une brasse. Elle fut portée de dix-huit poings à vingt-et-un poings sous la XXVIe dynastie. Les surfacesAprès chaque crue du Nil, les arpenteurs réimplantaient les marques cadastrales. Pour réaliser ce travail ils devaient être capable d'effectuer une mesure de surface dont l'étalon était l'aroure {setat}. Cette mesure représente un carré dont les côtés valaient 100 coudées {environ 2756,25m2}. L'aroure était subdiviser en moitié {remen}, quart {heset} et huitième {sa}. La coudée de terre {meh} représentait une bande d'une coudée de large sur 100 de long, soit 1/100e d'aroure. Utilisé dans le calcul des surfaces agraires, l'aroure était également l'unité de mesure de superficie des nomes, comme en témoigne les textes de la " Chapelle Blanche " de Sésostris 1er, à Karnak. Les volumesPour calculer l'importance de leurs récoltes, les
Égyptiens déterminaient leur volume en heka, équivalent du boisseau
de l'Ancien Régime {environ 4,8 litres}. Cet étalon était divisé en 10
hin et 320 ro {la cuillerée de nos recettes culinaire}, ou
démultiplié en double, quadruple-heka et 100 quadruple-heka
{probablement pour les grandes quantités}. Les mesures s'effectuaient
notamment à l'aide du khar, un gros sac de cuir d'une contenance de
20 hekat. N'ignorant pas les correspondances entre les volumes calculés à partir du système des longueurs et ceux des récipients dont ils se servaient, les Égyptiens établirent une équivalence entre le cube de la coudée royale et 30 hekat. Les poidsPour évaluer le butin de guerre, lors de cérémonies, ou le poids des métaux on utilisait le deben, subdivisé en 10 kite. A l'ancien Empire, le poids-deben variait en fonction du produit pesé. Pour l'or, il valait environ 13,6 grammes, pour le cuivre, il correspondait à 27,3 grammes. Au Nouvel Empire, le système ne garde qu'un étalon unique de 91 grammes. Les poids, soumis à un contrôle vigilant de l'administration, étaient réalisés en pierre {granit, albâtre} ou en métal {bronze}. De forme ronde, plate ou tronconique, ils peuvent représenter la tête d'un animal. |
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