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A ces deux régions
incontournables, on peut y ajouter les déserts libyque ou occidental
et arabique ou oriental. Le premier est un ensemble de plateaux peu
élevés, souvent couverts de dunes et dont l'élévation varie de 300 à
400 mètres. Le rebord de ces plateaux forme des escarpements. Cet
ensemble est coupé d'oasis comme celles du Fayoum ou de dépressions
telle que celle d'El Kettara. Le désert arabique est relativement
étroit et s'étend jusqu'à la mer Rouge ainsi que sur l'ensemble de
la péninsule du Sinaï. Une chaîne montagneuse s'étire le long de la
côte. Les altitudes dépassent parfois 2 000 mètres.
Le ballet silencieux des felouques sur les
bords du Nil. Le climat, la végétation et la faune
Le soleil brûle l'Egypte
d'un bout à l'autre de l'année; il ne tombe que de rares pluies d'orages.
Mais, d'octobre à août, les eaux du Nil montent : c'est la crue annuelle. La vallée et les cultures sont
inondées et lorsque l'eau se retire, on remarque des limons noirs fertiles
qui sont des engrais très précieux pour les cultures et facilitent la
végétation du bord du Nil. Les plantes cultivées étaient essentiellement des céréales : blé, orge, mais aussi des légumes : fèves, lentilles. Le lin et la vigne poussaient également très bien dans le pays. La plante la plus répandue en Egypte est cependant le papyrus. Cette plante royale, symbole de la joie, sceptre magique des déesses est surnommé l'or vert du delta. En effet, celui-ci sert à la fabrication d'une multitude d 'objets : sandales, pagnes, couffins... Il joue aussi un rôle important dans la navigation puisqu ' il est utilisé pour calfater les bateaux, fabriquer des voiles et des cordages.
Dans les milieux
désertiques tels que le Sinaï, existait également une exceptionnelle
variété de vie animale. Dans les airs, on voyait des corbeaux à queue
courte, qui lui donnait une silhouette étrange, le roselin du
Sinaï, sorte de passereau qui fréquente même parfois l'intérieur du
Monastère Sainte Catherine. Sur les escarpement rocheux des falaises les
plus hautes, se trouvait le bouquetin de Nubie, que l'on observe
fréquemment au-dessus du Monastère. A mi-chemin entre notre marmotte et
notre lapin, existait le daman des rochers. Celui-ci vivait en
colonie et on l'apercevait prendre des bains de soleil sur les
rochers. Le débit du Nil à Assouan pendant une
année
Chaque année, en juillet,
le niveau de l'eau du Nil commençait à monter (" Akhet " :saison de
l'inondation). C'était le début de la crue, due à la fonte des neiges.
Comme le pays était inondé, l'agriculture était impraticable et les
paysans avaient peu à faire. Ainsi, ils travaillaient à la construction
des temples ou des pyramides, pour le pharaon. Vers la fin de l'année ("
peret " : hiver) et les paysans se remettaient aussitôt au travail dans
les champs. Ils brisaient le sol lourd pour rendre le labourage plus
facile. Les champs étaient labourés, les champs sarclés. Les semeurs
répandaient le grain que les animaux piétinaient dans le riche sol humide.
Afin de diriger l'eau dans les endroits secs, il fallait former des canaux
d'irrigation. Tandis que la récolte poussait (" chemou " : été) , les
percepteurs arrivaient et fixaient la somme que devait payer chaque paysan
au pharaon. Fin mars, ils moissonnaient, avec des faucilles à lame de
silex. Des ânes transportaient le blé jusqu'à l'aire de battage. Le bétail
était conduit à travers le blé pour séparer le grain de la balle. Les
grains alors entreposés, le temps redevenait très chaud et les paysans
attendaient impatiemment la prochaine crue. Le cycle agricole, rythmé par la crue
annuelle
Les paysans formaient la
majorité de la population égyptienne et étaient à l'origine de la richesse
du pays. L'année agricole se divisait en trois périodes : la saison des
inondations, la saison des récoltes et la saison intermédiaire. Lors de la première saison,
les paysans ne s'occupent plus de leurs terres car elles sont inondées.
C'est la crue d'été, d'août en septembre, où les paysans
étaient employés sur les chantiers du pharaon à la construction des
temples et des pyramides. Ils ne touchaient alors pas de salaires
mais recevaient gratuitement l'eau, les céréales, les vêtements et les
outils nécessaires à leur travail. Cette organisation faisait l'objet
d'une intendance scrupuleusement surveillée par un cohorte de scribes. Puis, en octobre, ils
labouraient leur champ à l'aide d'une houe (sorte de pioche) ou d'un
araire (ancêtre de la charrue) et semaient le grain dans une terre meuble
et humide. Enfin, en avril et mai, la saison des récoltes commençait. Puis
revenait la crue. Cependant, l'existence des paysans était difficile.
Comme la terre appartenait au pharaon, tous les ans, ses fonctionnaires
(les scribes) percevaient les impôts pour le roi ou les
prêtres. Celui qui ne pouvait pas payer était battu, mis en prison ou
pire, était tué. L'aliment de base était le pain que l'égyptienne faisait
avec le grain de son entrepôt et broyait entre deux pierres, puis elle
mêlait la farine et l'eau et formait des miches. Ils élevaient du bétail,
des moutons, des chèvres et cultivaient des légumes. Ils buvaient la bière
qu'ils faisaient eux-mêmes. Lors de la saison
intermédiaire, ou nili, qui correspond à la période de juillet à
octobre, une troisième culture permet d'être intercalée. Ceux sont en
général des fruits et des légumes, qui dépendent de la précocité de la
culture précédente. La tomate était alors le fruit le plus répandu, à côté
de la pomme de terre, des figues et autres pastèques, bananes, grenades,
mangues, dattes... Principe d'irrigation du barrage
d'Assouan
Construit de 1957 à 1970
avec l'aide financière soviétique, le barrage d'Assouan, haut de 111 m et
long de 3600 m, retient l'eau du Nil dans un lac artificiel, le Lac
Nasser, d'une capacité de 157 milliards de m3. Il permet ainsi d'irriguer
toute la vallée du Nil. Le barrage d'Assouan, situé
en Haute-Egypte, retient l'eau qui arrive en amont du Nil derrière une
digue de 111 m de haut. En aval, de nombreuses écluses régulent le
système. Lorsque l'écluse 1 est
fermée, l'eau envahit les canaux principaux et les paysans de la zone A
ouvrent l'entrée des canaux secondaires. Les champs situés dans la zone A
seront alors arrosés. Ensuite, l'écluse 1 est fermée et on ouvre l'écluse
2 pour arroser la zone B, etc. Pendant ce temps, de l'eau reste
disponibles dans les canaux secondaires de la zone A. Chaque paysan voit
son tour revenir environ chaque mois. Si un paysan ouvre son écluse avant
son tour, il prive d'eau ceux qui sont amont. Cela est
strictement interdit. Des tribunaux populaires prévoient dans ce cas de
graves sanctions. Nil près d'Assouan |
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