L' ENVIRONNEMENT

 
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Le climat, la végétation et la faune  

Le débit du Nil à Assouan pendant une année  

Le cycle agricole, rythmé par la crue annuelle  

Principe d'irrigation du barrage d'Assouan  

L'Égypte, vue du ciel

L'Egypte ancienne est un petit pays d'environ 30 000km².
C'est la vallée du Nil, depuis la première
cataracte, jusqu'à l'embouchure du Nil dans la Méditerranée. Cela fait une bande de terre d'environ 1000 km de long. L'ancienne Egypte se divise en deux régions :  

La vallée proprement dite : c'est un vrai couloir, long de 1500km où la plaine ne dépasse pas 10 km. A droite et à gauche, des plateaux sont de vrais déserts. Elle descend de la frontière soudanaise (Haute Egypte) jusqu'à la capitale Le Caire.

Le delta du Nil : c'est une sorte de triangle de terres basses et marécageuses (Basse Egypte) apportées par le Nil. Le Nil est un très long fleuve : 6500 km qui vient de la région des grands lacs du centre de l'Afrique. De gros rochers barrent son lit et y font une série de cataractes. Cela empêche les bateaux de remonter le Nil plus haut que Assouan.  

 A ces deux régions incontournables, on peut y ajouter les déserts libyque ou occidental et arabique ou oriental. Le premier est un ensemble de plateaux peu élevés, souvent couverts de dunes et dont l'élévation varie de 300 à 400 mètres. Le rebord de ces plateaux forme des escarpements. Cet ensemble est coupé d'oasis comme celles du Fayoum ou de dépressions telle que celle d'El Kettara. Le désert arabique est relativement étroit et s'étend jusqu'à la mer Rouge ainsi que sur l'ensemble de la péninsule du Sinaï. Une chaîne montagneuse s'étire le long de la côte. Les altitudes dépassent parfois 2 000 mètres.  

Le ballet silencieux des felouques sur le bord du Nil

Le ballet silencieux des felouques sur les bords du Nil.

Le climat, la végétation et la faune

Le soleil brûle l'Egypte d'un bout à l'autre de l'année; il ne tombe que de rares pluies d'orages. Mais, d'octobre à août, les eaux du Nil montent : c'est la crue annuelle. La vallée et les cultures sont inondées et lorsque l'eau se retire, on remarque des limons noirs fertiles qui sont des engrais très précieux pour les cultures et facilitent la végétation du bord du Nil.

Les plantes cultivées étaient essentiellement des céréales : blé, orge, mais aussi des légumes : fèves, lentilles. Le lin et la vigne poussaient également très bien dans le pays. La plante la plus répandue en Egypte est cependant le papyrus. Cette plante royale, symbole de la joie, sceptre magique des déesses est surnommé l'or vert du delta. En effet, celui-ci sert à la fabrication d'une multitude d 'objets : sandales, pagnes, couffins... Il joue aussi un rôle important dans la navigation puisqu ' il est utilisé pour calfater les bateaux, fabriquer des voiles et des cordages. 

Épis de blé

Fleurs de pavot

Feuilles de menthe

 Tiges de papyrus

 La végétation aux environs du Lac Nasser s'est modifié à la suite de la construction du barrage. En effet, bien qu'on ne connaisse pas complètement l'impact écologique de celui-ci, on peut tout de même discerner des côtés positifs et des côtés négatifs. En effet, il a permis l'arrêt des crues dévastatrices du Nil, l'exploitation de nouvelles terres par irrigation, la production d'électricité et l'amélioration de la navigation. Cependant, le barrage est responsable de la rétention du limon en amont, ce qui provoque l'appauvrissement des sols en aval et nécessite l'emploi d'engrais chimique.

Le pays avait également une faune très riche. Sur les bords du Nil, on trouvait des hérons gardes-boeufs, à la recherche d'insectes et de petits rongeurs, des perches, péchés depuis des siècles dans les eaux du Nil, ou bien des poissons-chats qui proliféraient dans les fonds vaseux.

Un peu plus loin dans les terres, on pouvait voir planer le milan noir, rapace diurne se nourrissant des carcasses d'animaux ou de poissons morts. On y trouvait, hélas aussi, des serpents extrêmement venimeux tel que le cobra à cou noir, que l'on rencontrait la nuit dans les cultures près de l'eau. Une multitude de petits oiseaux vivaient en bordure du Nil, tels que la rousserole, qui vivait dans les roseaux, l'hirondelle rustique, qui avait la particularité d'avoir le ventre rouge brique, le souimanga, que l'on trouvait uniquement en Haute-Egypte, en bordure de la zone tropicale, ou encore le bulbul des jardins, dont le chant flûté faisait agréablement partie du paysage sonore.

 

L'EGYPTE EN QUELQUES CHIFFRES...

Avec près de 6700 km, le Nil est le plus long fleuve du monde. Sa vallée n'occupe que 3,3 % du territoire, elle abrite la quasi-totalité de la population et des richesses.

L'Egypte a une superficie dépassant le million de km².

Les déserts couvrent 96% de son territoire.

Elle possède 995 km de côtes sur la mer Méditerranée et 1 941 km sur la mer Rouge.

Dans les milieux désertiques tels que le Sinaï, existait également une exceptionnelle variété de vie animale. Dans les airs, on voyait des corbeaux à queue courte, qui lui donnait une silhouette étrange, le roselin du Sinaï, sorte de passereau qui fréquente même parfois l'intérieur du Monastère Sainte Catherine. Sur les escarpement rocheux des falaises les plus hautes, se trouvait le bouquetin de Nubie, que l'on observe fréquemment au-dessus du Monastère. A mi-chemin entre notre marmotte et notre lapin, existait le daman des rochers. Celui-ci vivait en colonie et on l'apercevait prendre des bains de soleil sur les rochers.

 

Le débit du Nil à Assouan pendant une année

Chaque année, en juillet, le niveau de l'eau du Nil commençait à monter (" Akhet " :saison de l'inondation). C'était le début de la crue, due à la fonte des neiges. Comme le pays était inondé, l'agriculture était impraticable et les paysans avaient peu à faire. Ainsi, ils travaillaient à la construction des temples ou des pyramides, pour le pharaon. Vers la fin de l'année (" peret " : hiver) et les paysans se remettaient aussitôt au travail dans les champs. Ils brisaient le sol lourd pour rendre le labourage plus facile. Les champs étaient labourés, les champs sarclés. Les semeurs répandaient le grain que les animaux piétinaient dans le riche sol humide. Afin de diriger l'eau dans les endroits secs, il fallait former des canaux d'irrigation. Tandis que la récolte poussait (" chemou " : été) , les percepteurs arrivaient et fixaient la somme que devait payer chaque paysan au pharaon. Fin mars, ils moissonnaient, avec des faucilles à lame de silex. Des ânes transportaient le blé jusqu'à l'aire de battage. Le bétail était conduit à travers le blé pour séparer le grain de la balle. Les grains alors entreposés, le temps redevenait très chaud et les paysans attendaient impatiemment la prochaine crue.

 

 

Le cycle agricole, rythmé par la crue annuelle

Les paysans formaient la majorité de la population égyptienne et étaient à l'origine de la richesse du pays. L'année agricole se divisait en trois périodes : la saison des inondations, la saison des récoltes et la saison intermédiaire.

Lors de la première saison, les paysans ne s'occupent plus de leurs terres car elles sont inondées. C'est la crue d'été, d'août en septembre, où les paysans étaient employés sur les chantiers du pharaon à la construction des temples et des pyramides. Ils ne touchaient alors pas de salaires mais recevaient gratuitement l'eau, les céréales, les vêtements et les outils nécessaires à leur travail. Cette organisation faisait l'objet d'une intendance scrupuleusement surveillée par un cohorte de scribes.

Puis, en octobre, ils labouraient leur champ à l'aide d'une houe (sorte de pioche) ou d'un araire (ancêtre de la charrue) et semaient le grain dans une terre meuble et humide. Enfin, en avril et mai, la saison des récoltes commençait. Puis revenait la crue. Cependant, l'existence des paysans était difficile. Comme la terre appartenait au pharaon, tous les ans, ses fonctionnaires (les scribes) percevaient les impôts pour le roi ou les prêtres. Celui qui ne pouvait pas payer était battu, mis en prison ou pire, était tué. L'aliment de base était le pain que l'égyptienne faisait avec le grain de son entrepôt et broyait entre deux pierres, puis elle mêlait la farine et l'eau et formait des miches. Ils élevaient du bétail, des moutons, des chèvres et cultivaient des légumes. Ils buvaient la bière qu'ils faisaient eux-mêmes.

 Lors de la saison intermédiaire, ou nili, qui correspond à la période de juillet à octobre, une troisième culture permet d'être intercalée. Ceux sont en général des fruits et des légumes, qui dépendent de la précocité de la culture précédente. La tomate était alors le fruit le plus répandu, à côté de la pomme de terre, des figues et autres pastèques, bananes, grenades, mangues, dattes...

Principe d'irrigation du barrage d'Assouan

Construit de 1957 à 1970 avec l'aide financière soviétique, le barrage d'Assouan, haut de 111 m et long de 3600 m, retient l'eau du Nil dans un lac artificiel, le Lac Nasser, d'une capacité de 157 milliards de m3. Il permet ainsi d'irriguer toute la vallée du Nil.

Le barrage d'Assouan, situé en Haute-Egypte, retient l'eau qui arrive en amont du Nil derrière une digue de 111 m de haut. En aval, de nombreuses écluses régulent le système.

Lorsque l'écluse 1 est fermée, l'eau envahit les canaux principaux et les paysans de la zone A ouvrent l'entrée des canaux secondaires. Les champs situés dans la zone A seront alors arrosés. Ensuite, l'écluse 1 est fermée et on ouvre l'écluse 2 pour arroser la zone B, etc. Pendant ce temps, de l'eau reste disponibles dans les canaux secondaires de la zone A. Chaque paysan voit son tour revenir environ chaque mois. Si un paysan ouvre son écluse avant son tour, il prive d'eau ceux

qui sont amont. Cela est strictement interdit. Des tribunaux populaires prévoient dans ce cas de graves sanctions.

  Le fleuve à Assouan, dans le sud de l' Égypte. Au premier plan, des felouques sont amarrées à la rive gauche. Au centre, l'île Kitchener est occupée par un jardin botanique. À droite se distinguent une partie de l'île Éléphantine et, sur l'autre rive, la ville d'Assouan. Berceau de l'Égypte ancienne, la vallée du Nil fut un lieu privilégié pour le développement de l'agriculture et des sociétés urbaines.

Nil près d'Assouan

Nil près d'Assouan 

 

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